lundi 30 mars 2020

un poème de Mady


L'instant s'arrête ici : Deux voix, à l'unisson,‎
Pour un baiser du Ciel en guise de pardon,‎
Taisent, pour l'oublier, la crainte de l'absence. 
Un oiseau bleu, caché dans les feuilles du temps,‎
C'est un peu de mon ciel : Son message distant
Que j'invente, c'est vous, que j'écoute en silence. ‎
Lignes brisées – ISBN 9782919390175–DLE 2015‎

coup de coeur de François Hegwein

Encore un livre pas très récent que je redécouvre. Magnifique "Cheval d'Orgueil", de Pierre Jakez Hélias, Collection Terre Humaine. On y découvre un monde aussi étranger, aussi surprenant, pour moi, que dans un voyage en Asie ou dans la Cordilière des Andes.

J'ai rencontré la Bretagne, qui m'est très chère, à quinze ans, en 1963, à Plozévet précisément, le village natal de l'auteur. À cette époque, quand j'entrais dans une boulangerie-épicerie-buvette, les gens parlaient tous bretons et se taisaient subitement en attendant que je sois servi et que je sorte. j'allais acheter du lait dans une ferme voisine où, derrière la fenêtre, une vieille grand-mère me regardait arriver et me faisait un signe. Elle ne parlait pas français.

L'expression "tomber amoureux d'un pays" est galvaudée. Je préfère écrire que je suis tombé sous le charme de ce pays. J'occupais une chambre à l'étage, donnant sur la lande. Le soir, un mystérieux musicien jouait du biniou jusqu'à la nuit noire. Nos logeurs avaient un fils, enseignant le breton à l'Université de Rennes. Il avait écrit un lexique breton, que j'ai lu et dont, étrangement, certaines expressions me sont restées, comme "da ziskuiza", qui signifie "pour laisser la terre se reposer".

Cet été-là, j'ai lu Guerre et Paix, qui n'a rien de breton mais m'a marqué pour la vie.

Si vous n'avez pas lu "Le Cheval d'Orgueil", je vous invite à le faire.

dimanche 29 mars 2020

transmis par Jacqueline Guyot


Dialogue avec l'Univers 
Dialogue entre le covid19 et l'univers
– Univers, Pourquoi me mettre dans le pangolin ? 
– Cet animal, Corona, est en voie d’extinction. Et pourtant les hommes continuent de le braconner et de le manger. ... Ce sera la 1ère étape de ma leçon. 
– D’accord Univers. Pourquoi tu veux que ça commence en chine? 
– La chine est le symbole de la mondialisation et de la production de masse petit. Ce pays est surpeuplé, il produit en masse et pollue en masse... 
– C’est vrai univers... Mais en même temps c’est parce que les autres pays y ont un intérêt financier aussi non ? 
– Oui petit c’est pour cela que ta mission va être de te répandre partout dans le monde, et principalement dans tous les pays concernés par ce système, l’Europe, les US, les pays producteurs de pétrole... 
– Quelle forme vas tu me donner univers ?
– Celle d’un virus qui va principalement infecter les voies respiratoires. 
– Mais pourquoi univers ? 
– petit, vois tu de nos jours, les hommes mettent en danger la planète. La pollution est devenue trop importante mais l’humanité n’en mesure pas l’ampleur. Quoi de plus symbolique que la respiration petit, tu comprends ? 
– Oui mais ça veut dire que je vais être dangereux univers ? 
– Tu ne le seras pas plus que plein d’autres maladies existantes petit, et tu le seras bien moins que la pollution elle même qui génère des milliers de morts ! Mais la différence c’est que toi, 
tu seras visible... 
– D’accord univers. Mais tu crois que ça va marcher ton truc là alors, je comprends pas comment ? 
– Tu as raison petit. C’est pour cela que je vais te rendre très contagieux. Tu vas vite te propager. La vitesse de propagation sera bien supérieure à ta dangerosité. 
– Ok mais alors si je suis pas si dangereux, tu crois qu’ils vont avoir peur de moi ? 
– Oh petit oui fais moi confiance. C’est sur cela d’ailleurs que je compte pour faire évoluer les mentalités – la peur. 
Ce n’est que quand l’homme a peur, qu’il peut changer ensuite... 
– Tu crois ? 
– Oui petit, et je vais ajouter tout un contexte pour amplifier la peur et les prises de conscience. 
– Quoi univers...? 
– La peur va tellement prendre le dessus que l’on confinera les gens chez eux tu verras. Le monde sera à l’arrêt. Les écoles seront fermées, les lieux publics, les gens ne pourront plus aller travailler. Les croisières, les avions, les moyens de transport seront vides.. 
– oh la la, Univers, tu vas loin, mais qu’espères tu de cela ? 
– que le monde change petit ! Que Terre mère soit respectée ! Que les gens prennent conscience de la bêtise humaine, des incohérences des modes de vie et qu’ils prennent le temps de réfléchir à tout cela ... Qu’ils arrêtent de courir, découvrent qu’ils ont une famille et des enfants et du temps avec eux. Qu’ils ne puissent plus recourir aux suractivités extérieures car elles seront fermées. Se reconnecter à soi, a sa famille, ça aussi, petit, c’est essentiel... 
– Ok mais ça va être dangereux, l’économie va s’effondrer.... 
– Oui petit, il y aura de grosses conséquences économiques. Mais il faut passer par la. C’est en touchant à cela aussi que le monde je l’espère va prendre conscience de ses incohérences de fonctionnement. Les gens vont devoir revenir à un mode de vie minimaliste, ils vont devoir retourner au local, et je l’espère à l’entr'aide.. 
– Comment vais je me transmettre ?
– par le contact humain.. Si les gens s’embrassent, se touchent... 
– bizarre univers là je ne te suis pas, tu veux recréer du lien mais tu éloignes les gens ? 
– Petit, Regarde aujourd’hui comment les hommes fonctionnent. Tu crois que le lien existe encore ? Le lien passe par le virtuel et les écrans. Même quand les hommes se promènent, ils ne regardent plus la nature mais leur téléphone... A part s’embrasser il ne restait plus grand chose du lien... alors je vais couper ce qui leur restait de lien et je vais exagérer leur travers ... en restant confinés chez eux, fort à parier qu’au départ ils se régalent des écrans mais qu’au bout de plusieurs jours ils satureront... lèveront les yeux.. découvriront qu’ils ont une famille, des voisins ... et qu’ils ouvriront leur fenêtre pour juste regarder la nature ... 
– tu es dur Univers, tu aurais pu alerter avant de taper aussi fort... 
– mais corona, avant toi j’ai envoyé plein d’autres petits ... mais justement c’était trop localisé et pas assez fort... 
– tu es sur que les hommes vont comprendre cette fois alors ? 
– je ne sais pas corona... je l’espère... mère terre est en danger... si cela ne suffit pas, je ferai tout pour la sauver, il y a d’autres petits qui attendent ... mais j’ai confiance en toi Corona... et puis les effets se feront vite sentir ... tu verras la pollution diminuera et ça fera réfléchir, les hommes sont très intelligents, j’ai aussi confiance en leur potentiel d’éveil... en leur potentiel de création de nouveaux possibles ... ils verront que la pollution aura chuté de manière exceptionnelle, que les risques de pénurie sont réels à force d’avoir trop délocalisé, que le vrai luxe ce n’est plus l’argent mais le temps... il faut un burn out mondial petit car l’humanité n’en peut plus de ce système mais est trop dans l’engrenage pour en prendre conscience... à toi de jouer... 
– merci Univers... alors j’y vais ...

 Texte de Nana, l’Art d’être Soi 


poème de Mady Kissine

Qu'un poète dans la misère
Écrive librement un chant,
On prétend qu'il est mortifère
De vivre ainsi. C'est étonnant. 
En vain le monde est en colère.
On se rappellera longtemps
La fantaisie chez les vipères
De mordre sans discernement. 
MK

message de Luz-Mary



jeudi 26 mars 2020

poème de Mady Kissine


Reliefs
On vient de tous les toits et de tous les fourrés
Pour la peau du poulet dressée sur une assiette.
C'est un festin de roi qui vaut bien la blanquette
De moinillons épars à travers le verger. 
Et puis c'est un cadeau. Les gens sont éduqués.
Cela vaut, ce matin, les tristes galipettes
Dont on revient bredouille – avec ou sans liquette !
L'amour des chats, vraiment, voilà la vérité. 
Certes, ils ont offert des tombereaux de graines
Aux oiseaux du quartier, de semaine en semaine
Et c'est vraiment un coup adressé au félin. 
Voilà la politique ! Il faudrait bien comprendre.
Un jour du tournesol, un jour du poulet tendre :
Tout le monde est nourri. La chasse aux plus malins. 
Sentiments ©M.KISSINE – ISBN 9782919390519

dimanche 22 mars 2020

bouquet de printemps

En ces temps de confinement, vos contributions seront les bienvenues pour nous faire sourire !

Voici deux poèmes de Christine :
Le jardinier sourit : la terre est bien aimable
En ce jour printanier : très meuble, toute arable.
On dirait qu'elle attend la bêche avec entrain.
C'est qu'il a beaucoup plu sur le petit jardin.
Il faut planter bientôt les radis, la salade.  
Et puis, ces escargots qui font quelques glissades,
Il faut les renvoyer vers un autre pays.
Le vieux banc est usé ; le chat s'y est assis. ‎
mk

....

Les gens ne savent pas l'amitié de la terre.  
Elle a tout à offrir et n'en fait pas mystère.  
Il suffit d'un regard pour savoir ses besoins,  
Ses soucis, son bon cœur, pour prodiguer ses soins.  
‎"Sacrebleu, qu'elle est basse, ou bien c'est moi qui change" 
Se dit le jardinier bienheureux, c'est étrange.
On dirait que le ciel a mis ses beaux habits.
C'est la preuve, pardi, de l'amour infini
Entre l'immensité qu'on ne peut pas comprendre
Et ce petit lopin discret qui nous engendre. ‎


proposé par Éric Mouhot :


Avant de prendre ma plume, j'hésite et vous propose un extrait de l'Art poétique  de Boileau
" Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont d'un nuage épais toujours embarrassées;
Le jour de la raison ne saurait le percer.
Avant donc que d'écrire  apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure
L'expression qui la suit, ou moins nette, ou plus pure,
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement ,
Et les mots pour le dire arrivent aisément..."


Bon courage à tout le monde. Eric.


De la part de Jacqueline Guyot :
Bonjour à vous.
Un bien joli poème sur ce drôle de printemps,
Bon courage, patientons et prenez bien soin de vous.>

 C'était en mars 2020 ... Les rues étaient vides, les magasins fermés, les gens ne pouvaient plus sortir.
 Mais le printemps ne savait pas, et les fleurs ont commencé à fleurir, le soleil brillait, les oiseaux chantaient, les hirondelles allaient bientôt arriver, le ciel était bleu, le matin arrivait plus tôt.
 C'était en mars 2020 ...
 Les jeunes devaient étudier en ligne, et trouver des occupations à la maison, les gens ne pouvaient plus faire de shopping, ni aller chez le coif feur. Bientôt il n'y aurait plus de place dans les hôpitaux, et les gens continuaient de tomber malades.
 Mais le printemps ne savait pas, le temps d'aller au jardin arrivait, l'herbe verdissait.
 C'était en mars 2020 ...
 Les gens ont été mis en confinement. pour protéger les grands-parents, familles et enfants. Plus de réunion ni repas, de fête en famille. La peur est devenue réelle et les jours se ressemblaient.
 Mais le printemps ne savait pas, les pommiers, cerisiers et autres ont fleuri, les feuilles ont poussé.
 Les gens ont commencé à lire, jouer en famille, apprendre une langue, chantaient sur le balcon en invitant les voisins à faire de même, ils ont appris une nouvelle langue, être solidaires et se sont concentrés sur d'autres valeurs.
 Les gens ont réalisé l’importance de la santé, la souffrance, de ce monde qui s'était arrêté, de l’économie qui a dégringolé.
 Mais le printemps ne savait pas. les fleurs ont laissé leur place aux fruits, les oiseaux ont fait leur nid, les hirondelles étaient arrivées.

 Puis le jour de la libération est arrivé, les gens l'ont appris à la télé, le virus avait perdu, les gens sont descendus dans la rue, chantaient, pleuraient, embrassaient leurs voisins, sans masques ni gants.

 Et c'est là que l'été est arrivé, parce que le printemps ne savait pas. Il a continué à être là malgré tout, malgré le virus, la peur et la mort. Parce que le printemps ne savait pas, il a appris aux gens le pouvoir de la vie.

 Tout va bien se passer, restez chez vous, protégez-vous, et vous profiterez de la vie.

dimanche 15 mars 2020

annulations et confinement

Bonjour, les amis,

Tout le monde est au courant de la situation. Donc, plus de dictée, mais pas de soirée "coup de coeur" jusqu'à nouvel ordre, pas de réunion, pas de soirée conte à la Maison des Contes en Est, ni de concert, et le Coucou qui lit va être contraint d'hiberner comme une vulgaire marmotte, malgré l'arrivée du printemps.
Alors, il nous reste nos livres, nos téléphones, nos messages électroniques, et avec tout cela on peut partager des trésors pour nous faire passer le temps de la quarantaine.
Pour ma part, et sans aucune intention de promotion commerciale évidemment, pas même pour stimuler ma microscopique renommée locale, je vous invite à aller lire quelques petits récits inédits  sur le blog des Amis du Lézard Vert, juste pour vous distraire, si le coeur vous en dit.

http://lesamisdulezardvert.blogspot.com

et je ne doute pas que d'autres Amis du Coucou qui lit, Amies, surtout, n'aient des friandises littéraires à nous proposer en ces temps de repli.